La situation des bourdons
- Session : 2017-2018
- Année : 2018
- N° : 390 (2017-2018) 1
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Question écrite du 19/04/2018
- de LEGASSE Dimitri
- à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
Tout comme les abeilles, les bourdons sont aussi mal en point en Wallonie et leur nombre est en net déclin.
En cause l’urbanisation, les pratiques agricoles et le changement climatique. Les populations de fleurs sauvages ont été fortement réduites et les conséquences sont lourdes pour ces pollinisateurs qui contribuent au développement des fruits et légumes.
Les pratiques d’élimination des chardons qui ne font plus sens actuellement jouent un grand rôle aussi dans ce déclin.
Que compte faire Monsieur le Ministre pour lutter contre le déclin des bourdons, autre signe du mauvais état de la nature en Wallonie ?
Serait-il possible de modifier les comportements néfastes à l’égard des bourdons, notamment l’élimination des chardons ?
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Réponse du 09/05/2018
- de COLLIN René
La disparition des bourdons et des pollinisateurs en général est une réalité inquiétante dont je suis particulièrement conscient. En Europe, ce problème est largement documenté et il fait l’objet de nombreuses publications et actions. En Wallonie, le plan Maya, dont l’objectif consiste à protéger les populations d’abeilles et d’insectes butineurs, est mis en œuvre depuis 2011 afin d’attirer l’attention sur la disparition générale des ressources florales et l’importance de les redéployer.
Les études et les avis des scientifiques montrent bien le rôle important des chardons pour l’entomofaune sauvage. Les bourdons en font partie, mais il existe une multiplicité d’autres espèces d’insectes floricoles qui dépendent de ces fleurs (papillons, syrphes, coléoptères, …) et dont les populations sont fragilisées par le manque de ressources florales dans l’environnement. Les chardons sont donc une partie des plantes floricoles qui contribuent à la bonne conservation de ces espèces, mais pas uniquement.
La législation sur l’échardonnage, initialement liée à la protection des travailleurs lors de la récolte manuelle notamment du foin et du lin, a déjà évolué vers une législation plus générale de « lutte contre les organismes nuisibles en agriculture » qui fait toujours partie des compétences agricoles fédérales. Cette législation peut être revue pour, par exemple, exclure trois espèces de chardons bisannuelles. Néanmoins, cette législation reste essentielle pour d’autres espèces, comme le cirse des champs, qui pose des problèmes majeurs dans l’espace agricole.
Au niveau des compétences régionales, la limite se situe à la seule lutte contre le cirse des champs, notamment dans les dérogations à l’interdiction d’usage de pesticides prévues en Natura 2000, en mesures agroenvironnementales ou encore dans le Plan wallon de réduction des pesticides.
Par ailleurs, la première semaine belge des abeilles et des pollinisateurs se tiendra du 27 mai au 3 juin prochain. Celle-ci est organisée en collaboration avec les deux autres régions du pays. Cette semaine aura pour objectif de sensibiliser, de faire découvrir le monde de ces insectes et d’en expliquer leurs rôles et leur importance, tant pour l’espèce humaine que pour l’environnement et la biodiversité.