Le soutien public à des labels de viande privés
- Session : 2017-2018
- Année : 2018
- N° : 481 (2017-2018) 1
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Question écrite du 16/05/2018
- de LEGASSE Dimitri
- à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
Une partie des éleveurs wallons s’insurge contre le Gouvernement wallon et l’APAQ-W en raison du soutien public à des labels de viande privés. Selon eux, cela nuit aux petits éleveurs, d’autant que ces labels sont liés à des groupes industriels, dont VeViBa.
L’agriculture familiale ne se porte pas très bien de nos jours et ce genre de soutien public ne va pas aider à la maintenir.
Que répond Monsieur le Ministre aux petits éleveurs qui s’insurgent contre le soutien public à des labels de viande privés ?
Comment soutient-il l’agriculture familiale ?
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Réponse du 07/06/2018
- de COLLIN René
L’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (APAQ-W) ne privilégie pas de marques privées dans sa communication sur la viande.
Pour préciser mon propos, je voudrais rappeler les objectifs de l’étude de marché qu’évoque l’honorable membre : étude réalisée par une société de sondage. Celle-ci a été décidée dans le cadre du groupe de travail relatif au marché de la viande bovine, pour appuyer la stratégie marketing sur laquelle l’APAQ-W travaille en collaboration avec le pôle de compétitivité WAGRALIM.
L’étude a été lancée par l’APAQ-W en 2017 et le rapport a été remis en février 2018. Il a été présenté, ensuite, au Collège des producteurs et à tous les acteurs du secteur bovin. Le choix a été fait ouvertement de comparer les viandes indigènes avec des races étrangères, selon une méthodologie rigoureuse. Des catégories génériques, des cahiers des charges spécifiques et des viandes étrangères ont effectivement été soumis aux personnes sollicitées dans le volet qualitatif. La Bleue des Prés, Ardenne Beef et le Boquillon ont été intégrés à l’étude, parce qu’il s’agit des cahiers des charges les plus connus liés à de la viande femelle. Ces cahiers des charges sont privés et sont accessibles aux éleveurs moyennant un contrôle de traçabilité. Certains cahiers des charges ont été développés par des partenaires universitaires. Certains sont aussi en voie de reconnaissance en tant que produits de qualité différenciée.
L’objectif de l’étude était de disposer, sans a priori, d’éléments quantitatifs et qualitatifs pour permettre à l’APAQ-W de connaître les tendances de consommation et orienter les campagnes de promotion. Les résultats du volet qualitatif (dégustation à l’aveugle) indiquent que la viande générique de blanc-bleu (jeune taurillon) est la plus appréciée des consommateurs. Compte tenu des idées reçues qui pénalisent le secteur, il s’agit là d’une donnée sur laquelle il était pertinent de communiquer et qui ne rejoint pas les allégations de soutien aux marques privées.
J’attire encore l’attention sur le fait que l’affectation du budget promotionnel de la viande bovine est concertée entre l’APAQ-W et les éleveurs. En 2018, il dépasse 600.000 euros. L’objectif des campagnes de promotion, avec l’aide notamment des études de marché, est de toucher efficacement les consommateurs privés et le secteur Horeca. Tout est mis en œuvre dans la stratégie de l’APAQ-W pour promouvoir la viande locale, le travail de nos éleveurs et la durabilité de nos élevages.