La protection des chauves-souris
- Session : 2017-2018
- Année : 2017
- N° : 94 (2017-2018) 1
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Question écrite du 30/10/2017
- de LEGASSE Dimitri
- à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
Selon une étude récemment publiée dans la revue Science, les façades de bâtiments en acier et en verre sont responsables de la mort de nombreuses chauves-souris.
Cela serait dû au fait que les surfaces de ces buildings ne renverraient pas les ultra-sons de ces petits mammifères volants.
Ces animaux sont déjà en déclin depuis les années 50 et elles ont le statut d’espèces protégées. Il faudrait donc agir pour lutter contre ce déclin.
Est-ce que le problème des bâtiments en verre et en acier représente une part significative dans le déclin des chauves-souris ?
Des solutions leur permettant d’éviter de rentrer en collision avec ce type de building sont-elles connues ?
Quelles sont les autres sources de déclin pour les chauves-souris ?
Quelles mesures sont prises pour les protéger ?
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Réponse du 21/11/2017
- de COLLIN René
L’étude scientifique dont question montre que ce sont les façades de verre et d’acier des immeubles, lisses et verticales, qui sont dangereuses pour les chauves-souris, car elles trompent leur système d’écholocalisation. Ces structures sont relativement rares en Wallonie, mais, sachant cela, ce sera bien évidemment un facteur à prendre en compte dans les nouvelles constructions.
En Wallonie, comme dans le reste de l’Europe, on a assisté au cours de la seconde moitié du XXe siècle, à un déclin généralisé des populations de chauves-souris. Toutes les espèces sont concernées, de manière plus ou moins forte. Les causes de cette diminution catastrophique sont multifactorielles : dégradation des terrains de chasse liée notamment à la fragmentation des habitats, diminution des ressources alimentaires (insectes), perturbations et disparition des gîtes d’hiver et d’été (grottes, combles, arbres à cavités par exemple).
Des mesures ont été prises à différents niveaux pour enrayer cette tendance : restauration d’habitats notamment dans le cadre de plans d’action en faveur de certaines espèces, intégration de mesures favorables à la biodiversité dans la gestion forestière, replantation de haies, vergers, alignement d’arbres, création de gîtes d’été notamment dans le cadre de l’Opération « Combles et Clochers », mise sous statut de protection de cavités souterraines…
Les inventaires réalisés récemment semblent indiquer une légère amélioration des populations d’espèces de chauves-souris particulièrement rares en Wallonie, telles que le grand rhinolophe ou la barbastelle.
Par contre, de nouveaux dangers, tels que celui évoqué, mais aussi les éoliennes ou l’évolution de l’éclairage public apparaissent. Il convient d’y être attentif et de prendre des mesures adéquates pour diminuer leurs effets sur les populations de chauves-souris. Le Département de l’Étude du Milieu Naturel et Agricole et le Département de la Nature et des Forêts en tiennent compte dans l’examen des projets qui leur sont soumis. À titre d’exemple, depuis plusieurs années, des mesures sont prises pour diminuer l’impact des éoliennes sur les chauves-souris (détermination des conditions sensibles, mesures de bridage adaptées…).