La présence du loup en Wallonie
- Session : 2017-2018
- Année : 2018
- N° : 285 (2017-2018) 1
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Question écrite du 19/02/2018
- de LEGASSE Dimitri
- à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
J’avais déjà eu l’occasion d’interroger Monsieur le Ministre sur le retour du loup l’année passée. Il est dorénavant confirmé qu’un loup est présent en Flandre. Il s’agirait de Naya, une louve, et elle aurait malheureusement déjà fait quelques victimes dans un élevage de Meerhout avec deux moutons tués et un blessé.
Le loup est une espèce protégée, mais, malheureusement, on peut déjà entendre certains éleveurs wallons qu’ils n’hésiteraient pas à l’abattre si le loup venait à s’en prendre à leurs ovins. Il y a pourtant un budget pour les indemniser en cas d’attaque.
Quelles seraient les sanctions encourues par un éleveur qui aurait abattu un loup ?
Quelles mesures pourraient-elles être prises pour assurer une bonne cohabitation entre loups et éleveurs ? Peut-être encourager les éleveurs à prendre des chiens de berger ?
Quelles sont les quatre mesures pertinentes préconisées par le Département de l’étude du milieu naturel et agricole (DEMNA), le Département de la nature et des forêts (DNF) et l’Université de Liège ?
Le réseau d’observateurs agréés a-t-il été installé, comme Monsieur le Ministre le déclarait en mai dernier ?
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Réponse du 05/03/2018
- de COLLIN René
Contrevenir à la loi sur la Conservation de la Nature en supprimant un loup équivaut à une infraction de troisième catégorie, à savoir une peine d’emprisonnement de huit jours à six mois et/ou une amende entre 100 et 100.000 euros.
Des mesures peuvent être prises au cas par cas. Le chien de protection n’est sans doute pas adapté à la situation wallonne et il convient d’analyser les différentes mesures qui pourraient être efficaces dans notre contexte et éventuellement en développer de nouvelles. Une analyse est en cours en ce qui concerne les moyens de protection actuellement utilisés à l’étranger.
La mise en œuvre de mesures de protection de manière trop précoce risque d’être contre-productive. En effet, tant que le loup est en dispersion et qu’il n’est pas implanté durablement, des attaques sur troupeau sont géographiquement trop aléatoires et particulièrement imprévisibles.
Il est par contre prévu de sensibiliser de manière progressive le monde de l’élevage et les conseillers sur certaines pratiques qui pourraient limiter le risque de déprédation. Une partie des agents de Natagriwal vont être formés en ce sens, pour qu’ils puissent sensibiliser et répondre aux questions des éleveurs à la faveur de leurs missions de terrain.
Le réseau loup est effectif depuis le mois de mai 2017. La mesure préconisée est toujours la même en l’absence de preuve formelle de la présence du loup sur le territoire wallon : prévenir rapidement le réseau ou le Département de la Nature et des Forêts (DNF) en cas de suspicion d’indice de présence. Ce n’est que via une intervention rapide sur le terrain qu’un cas pourra être documenté correctement et donner droit, le cas échéant, à une indemnisation.