La castration des porcs
- Session : 2017-2018
- Année : 2018
- N° : 1445 (2017-2018) 1
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Question écrite du 21/06/2018
- de LEGASSE Dimitri
- à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de la Transition écologique, de l’Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
Delhaize a lancé tout récemment une nouvelle variété de viande porcine qui présente le grand avantage de ne pas devoir stériliser les porcs, et donc éviter le problème de la très douloureuse castration.
Parmi les alternatives à la castration, il y a aussi un vaccin qui est autorisé dans certains élevages biologiques, l’Improvac.
Le développement de cette nouvelle variété de viande porcine pourrait-il convaincre Monsieur le Ministre d’interdire la castration chirurgicale des porcs, pratiquée à vif ?
Cette variété porcine est-elle tout à fait naturelle ?
Parmi les alternatives à la castration, l’utilisation d’un vaccin est-il compatible avec un label bio ?
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Réponse du 12/07/2018
- de DI ANTONIO Carlo
Selon les informations à disposition, il s’agit de viande issue d’animaux de la race Piétrain, sélectionnés spécifiquement pour leur faible potentiel à développer l’odeur de verrat.
La sélection génétique permet de réduire significativement le taux d’androsténone, qui est une molécule responsable de l’odeur des carcasses.
Si l’élevage de mâles entiers et la sélection génétique de mâles à faible risque d’odeur constituent bien deux des alternatives à la castration les plus prometteuses, il est important de rappeler qu’il n’y a pas encore à l’heure actuelle de verrat « garanti sans odeur ». Il est dans tous les cas encore nécessaire de réaliser la détection des carcasses odorantes à l’abattoir au travers de la seule méthode qui existe aujourd’hui qui est le « nez humain ».
Actuellement, une gestion de la douleur existe déjà par l’injection d’analgésique par exemple en production biologique ou pour certaines productions en qualité différenciée.
La vaccination, qui active le système immunitaire du porc contre une de ses propres hormones naturelles, est interdite dans la filière biologique. La Commission européenne a en effet réaffirmé, encore en mai 2017, que cette alternative chimique ne respecte pas les principes de l’agriculture biologique qui réserve les traitements vétérinaires à la lutte contre les maladies de manière curative.
En tout état de cause, la plus grande prudence doit prévaloir lorsqu’il s’agit d’introduire de la chimie au sein de nos élevages.