La formation des détenus
- Session : 2016-2017
- Année : 2017
- N° : 34 (2016-2017) 1
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Question écrite du 07/09/2017
- de LEGASSE Dimitri
- à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l’Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
Récemment, une formation en informatique a été donnée aux détenus de la prison de Mons avec un contenu pour le moins interpellant. En effet, il y aurait été question de cours sur le « darknet », un réseau Internet parallèle et anonyme.
Le formateur a été interdit de séjour dans l’établissement mais cela pose question, d’autant que ce cours aurait été donné à des présumés terroristes.
Monsieur le Ministre dispose-t-il d’informations complémentaires sur cette histoire ?
Est-ce un cas isolé ou d’autres prisons ont connu le même problème ?
Comment sont contrôlés les cours donnés en prison ?
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Réponse du 02/10/2017
- de JEHOLET Pierre-Yves
Il est à noter d’emblée que ce cours a été donné par ADEPPI (Atelier d’Éducation permanente pour Personnes incarcérées) dans le cadre des activités d’Éducation permanente pour lesquelles cette ASBL est agréée. Cet agrément dépend de la Fédération Wallonie Bruxelles (Service général de l’Éducation permanente et de la Jeunesse), et à ce titre, je n’en ai pas la tutelle. Seules les activités d’insertion socioprofessionnelle pour lesquelles l’ASBL est également agréée relèvent de mes compétences.
Néanmoins, la clarification de la problématique est importante, car cela aurait pu arriver dans le cadre de l’agrément relevant de ma responsabilité.
D’après mes informations, il ne s’agissait pas d’un cours d’informatique, mais d’un atelier d’été sur le thème du voyage, organisé pour les prisons de Mons, Leuze et Tournai. L’objectif était une éducation à la citoyenneté et à la démocratie et les informations sur le darknet données dans ce cadre visaient à montrer l’usage de cet outil à des fins démocratiques.
Par ailleurs, il faut savoir aussi que les prisonniers ont accès à la télévision et à la presse écrite et qu’à travers ces médias, ils reçoivent des informations bien plus précises que ce que cet atelier d’été a pu aborder. Cependant, ils n’ont pas accès à internet.
La direction de la prison de Mons a rencontré l’animateur de l’atelier et le responsable local d’ADEPPI. Ce dernier a immédiatement pris la décision de supprimer le contenu incriminé et les ateliers ont été maintenus et donnés dans la prison de Leuze et de Tournai. À l’issue de cette rencontre, l’animateur s’est effectivement vu interdire l’accès à la prison de Mons. ADEPPI a reconnu qu’une erreur a été commise dans ce cadre précis et que l’analyse et la réflexion concernant des contenus « sensibles » doivent rester particulièrement soutenus face aux particularités de ces stagiaires et du milieu pénitentiaire.
L’information incriminée n’a heureusement été donnée qu’une seule fois à un groupe de 10 détenus de la prison de Mons dont un seul serait incarcéré pour des faits relatifs au terrorisme. Le formateur ne disposait pas de cette information.
Pour ce qui est des contrôles dans le cadre de l’agrément CISP, le contenu des cours, les méthodologies et les modalités pédagogies sont décrites et font l’objet d’un agrément de la Région. Ce contrôle permet de réagir face à des propositions de contenu qui semblent peu opportunes ou sensibles.