La suppression d’emplois au sein du Groupe Carrefour
- Session : 2017-2018
- Année : 2018
- N° : 280 (2017-2018) 1
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Question écrite du 19/02/2018
- de LEGASSE Dimitri
- à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l’Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
Le Groupe Carrefour a annoncé récemment un vaste plan de transformation et de rationalisation en France et dans les autres pays où cette chaine de magasins est implantée. Concernant la Belgique, un conseil d’entreprise a eu lieu le 25 janvier.
Les 2400 suppressions de poste annoncées pour la France se feront sur base volontaire, mais les craintes du personnel en Belgique sont réelles.
Ce plan de transformation fait suite à la baisse de fréquentation des hypermarchés au profit de structures plus petites de proximité, aux changements des modes de consommation et au développement du commerce en ligne.
Quelle est la situation de Carrefour pour son personnel en Belgique ?
Quel plan de transformation et de rationalisation le conseil d’entreprise du 25 janvier a-t-il annoncé ?
Que va faire Monsieur le Ministre pour défendre et accompagner les membres du personnel des Carrefour situés en Wallonie ?
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Réponse du 14/03/2018
- de JEHOLET Pierre-Yves
Le 25 janvier 2018, le Conseil d’administration de Carrefour Belgique SA a notifié son intention de procéder à un licenciement collectif ainsi qu’à la fermeture d’un certain nombre de divisions au sein des Hypermarchés et services centraux. Un rapport écrit relatif au plan de transformation 2018-2020 a été présenté et commenté au Conseil d’entreprise lors d’une réunion extraordinaire.
Le plan de transformation proposé par Carrefour s’appuie sur 4 leviers, à savoir :
– augmenter l’offre digitale et les services différenciés (livraison à domicile, e-commerce alimentaire, partenariat commercial,) ;
– développer une image Carrefour Belgique forte (ancrage local, produits bio, amélioration de la qualité des produits « marque Carrefour »…) ;
– renforcer les compétences des collaborateurs et des partenaires franchisés ;
– augmenter l’efficacité pour mieux réinvestir (gestion et mutualisation des coûts, simplification, digitalisation).Des mesures complémentaires afin de réduire les dépenses et les frais de fonctionnement sont envisagées en parallèle. Celles – ci ont pour conséquences la fermeture de deux hypermarchés déficitaires (Genk et Belle – Île), la transformation d’hypermarchés, la réallocation de surface à des partenaires pertinents, l’alignement des conditions de rémunération des nouveaux entrants avec la concurrence et la réorganisation des services centraux.
Carrefour estime que ces mesures pourraient impacter l’emploi de 1 233 personnes sur un effectif de 9 225 employés, dont 1 053 actifs au sein des hypermarchés et 180 au sein des services centraux.
Suite à cette annonce, la phase d’information et de consultation entre les interlocuteurs sociaux a démarré avec pour objectif de limiter au maximum le nombre de licenciements envisagés et les éventuelles fermetures et d’en atténuer les conséquences.
Les ministres régionaux de l’emploi des Régions impactées par l’annonce de restructuration élaborent un plan d’urgence sociale de reclassement pour les travailleurs victimes du licenciement collectif Carrefour. Ce plan déterminera les modalités d’intervention conjointe des Régions pour assurer le reclassement de travailleurs potentiellement impactés par le licenciement.
En cas de décision de licenciement, l’entreprise sera tenue de mettre en place une cellule pour l’emploi (CPE) qui veillera à la mise en œuvre concrète des mesures d’accompagnement convenues par le plan social. Vu que le siège de l’entreprise est situé en Région bruxelloise, Actiris assurera la direction de cette CPE.