Le virus usutu
- Session : 2017-2018
- Année : 2017
- N° : 110 (2017-2018) 1
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Question écrite du 10/11/2017
- de LEGASSE Dimitri
- à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
Depuis deux ans, le virus usutu originaire d’Afrique fait des victimes parmi les merles et les moineaux, principalement en Flandre et à Bruxelles, mais la Wallonie n’est pas en reste, notamment à Liège. Les merles sont les plus touchés, mais les hiboux et chouettes sont également concernés.
J’avais donc quelques questions à ce sujet.
Y a-t-il des risques sanitaires liés à ce virus, notamment une propagation à des volailles d’élevage ou cela ne concerne-t-il que quelques espèces d’oiseaux ?
Y a-t-il moyen de lutter contre ce virus ?
Monsieur le Ministre a-t-il eu des contacts à ce sujet avec la communauté scientifique ?
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Réponse du 29/11/2017
- de COLLIN René
Le cycle biologique normal du virus usutu consiste en une transmission d’oiseau à oiseau, par des moustiques ornithophiles. Le risque de propagation est donc corrélé à l’intensité de l’exposition aux moustiques, d’où la saisonnalité de l’infection.
De nombreuses espèces d’oiseaux sont sensibles à l’infection, quelques-unes sont, en plus, sensibles à la maladie. Cela veut dire que chez de nombreuses espèces, il y a infection (on trouve des anticorps), mais l’infection reste asymptomatique et la mortalité nulle, tandis que chez d’autres, la maladie se développe.
Les volailles d’élevage sont sensibles à l’infection, mais pas à la maladie.
Selon la littérature, les espèces les plus sensibles à la maladie, possédant un taux de mortalité plus élevé, sont les merles et les rapaces nocturnes.
En 2017, 39 oiseaux morts d’une infection par le virus Usutu en Fédération Wallonie Bruxelles ont été dûment identifiés par le réseau de Surveillance sanitaire de la faune sauvage. La répartition de cet effectif est la suivante : 25 merles noirs, 5 martinets noirs, 2 moineaux, 1 pinson des arbres, 1 troglodyte mignon, 1 mésange charbonnière, 1 pie, 1 pigeon, 1 geai des chênes et 1 chouette hulotte.
Il existe un risque zoonotique (transmission à l’homme), mais il semble infinitésimal et la littérature scientifique suggère qu’il concerne exclusivement des personnes immunodéprimées
Il n’existe aucun médicament antiviral dont l’efficacité serait dûment démontrée. Il n’existe pas encore de vaccins. Comme ce virus est transmis par les moustiques, prendre des mesures pour diminuer l’exposition d’une cible donnée aux moustiques diminue automatiquement le risque d’infection par le virus.
Je suis en contact avec le réseau de Surveillance sanitaire de la faune sauvage à ce sujet.